Interview d’Ena Fitzbel
Déjà merci pour ta disponibilité et de te prêter au jeu de l’interview.
Présentation :
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Qui est Ena Fitzbel ? (en plus d’une ingénieure dans un centre de recherche)
Si je devais me comparer à un animal, je dirais que je suis une fourmi : toujours en train de travailler.
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Tes passions ? Ce que tu aimes faire ?
J’adore apprendre des langues étrangères. Je voue une admiration sans bornes à Champollion. Il faut dire que toute une branche de ma famille exerçait le métier de drogman (traducteur) pour les armées françaises.
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Depuis quel âge écris-tu ?
J’écris depuis maintenant six ans.
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Quelles ont été tes études ?
J’ai fait des études d’ingénieur dans une ENSI d’électricité à Grenoble. C’est mon père qui m’a inspirée. Vu que c’est lui qui m’a élevée et qu’il ne savait pas vraiment s’occuper des filles, il me faisait faire des « trucs de garçon », comme souder des circuits électroniques pendant mes mercredis après-midi ou réparer des appareils électriques, LOL !
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Comment te vois-tu dans 10 ans ?
Oh là là ! Je préfère ne pas y penser. L’avenir me fait peur.
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Sur le plan professionnel, travailles-tu ? Ou es-tu, aujourd’hui, auteure à plein temps ?
Je suis ingénieure, chargée de l’informatique d’un laboratoire de recherche. Je n’écris qu’en dehors de mes heures de travail.
Lecture :
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Quels romans aimes-tu lire ?
J’adore lire de la romance historique anglaise de l’époque régence ou victorienne.
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Quel auteur aimerais-tu absolument rencontrer ?
Autant être honnête avec vous : aucun ! J’aurais trop peur d’être déçue. Je préfère les laisser sur leur piédestal.
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Quel est le dernier livre que tu as lu ?
Un Grace Burrowes !
Tes livres, ton écriture :
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Qu’est-ce qui t’inspire ? (histoire, nom des personnages, leur caractère …)
Je trouve mon inspiration dans mon quotidien.
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Quel a été ton premier livre paru ?
Un manoir pour refuge – tome 1 a été mon premier roman (écrit en 2013) et paru en autoédition fin 2013.
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Parmi tes livres, lequel préfères-tu ?
En fait, il y en a trois ! Crazy Lovers, Beautiful Lovers et Dark Lovers sont mes romans préférés. Ils abordent tous le thème du deuil. Ce n’est maintenant plus un secret pour mes lecteurs : mon enfance a été marquée par un épisode dramatique. J’ai toujours eu honte d’en parler. Ce n’est pas facile de se sentir différent. C’est pour cette raison que je transpose le drame que j’ai vécu dans mes romans. Mes personnages sont des orphelins qui souffrent à ma place.
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Comment se déroule une journée d’écriture pour toi ?
Je commence toujours une séance d’écriture par la relecture du chapitre précédent, histoire de me remettre dans l’ambiance. Puis j’enchaîne par la phase de création (longue et laborieuse). Car il me faut bien 6 mois pour faire aboutir un roman.
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Où écris-tu en général ?
J’écris toujours dans mon bureau, chez moi et dans le silence absolu.
Ton livre à paraître :
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As-tu un projet en cours ? si oui que peux-tu nous en dire ? (bien entendu autre que Lord of Egypt, dont la sortie est prévue pour le 4 juin)
Je suis en train d’écrire une romance qui se déroule à Hong Kong : Bad Lovers.
Voici le résumé :
Il croyait l’avoir définitivement perdue. Dorénavant, elle ne lui échappera pas !
En mission à Hong Kong, Pearl ne pensait pas tomber sur Greg, son premier grand amour. Deux ans plus tôt, il la quittait, lui annonçant qu’il partait vivre en Chine avec une autre.
Greg n’a pas oublié Pearl. Il n’a jamais aimé qu’elle. S’il lui a fait croire qu’il la trompait, c’était avant tout pour se protéger. Lorsqu’il apprend qu’elle s’apprête à se marier, il reçoit comme un coup de massue sur la tête. Furieux, il jure de la reconquérir et l’enlève. Toute réconciliation semble impossible. Car même si les flammes de la passion ne se sont pas éteintes, Pearl rumine encore ses rancœurs contre Greg. Leurs retrouvailles risquent d’être aussi orageuses que passionnées.
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La date de sortie ?
Bad Lovers est prévu pour le 1er juin 2019.
Divers :
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Une anecdote ?
Je sèche, LOL !
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Ton prochain livre sera édité par Albin Michel. Prévois-tu d’en publier d’autres par Amazon ou éditions Addictives, comme tu l’as déjà fait ? Ou continuer de travailler chez Albin Michel éditions ?
Je ne vais pas vous mentir : j’ai toujours caressé le rêve d’être publiée par de grands éditeurs. Il semblerait que j’aie encore beaucoup de chemin à parcourir pour mériter leur intérêt. Je continuerai donc à m’autopublier. Pour l’instant, je suis très heureuse de ma collaboration avec Amazon. Mes prochains romans (2019 et 2020) verront donc le jour sur la plateforme Amazon.
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Un dernier mot pour tes lecteurs ?
Je les remercie sincèrement pour leur confiance et pour toutes les marques d’amitié qu’ils me manifestent. Vous n’imaginez pas quel plaisir je ressens chaque fois qu’un lecteur me contacte pour faire un brin de causette avec moi.
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Extrait de Lord of Egypt qui sort le 4 juin :
Après avoir quitté le drogman, je remonte le couloir. Continuant le cours de mes sombres réflexions, j’avise une porte et, sans prendre la peine de frapper, je l’ouvre en grand. Ma main se crispe sur la poignée lorsque mes yeux tombent sur un spectacle plus que choquant. Ah ! Pour sûr, je suis aux premières loges. Aucun détail de la scène ne m’est épargné.
Debout à côté d’un lit bien garni, torse nu, Lord Fentington – qui d’autre que ce dépravé pourrait se comporter ainsi ? – besogne comme un forcené. Les fesses à l’air, le pantalon sur les chevilles, il pilonne un postérieur qui dépasse d’un amas de jupons : ladite garniture.
Dieu du ciel ! Je ne peux détacher mon regard de ce corps de mâle en pleine action. Ma respiration s’accélère et se met au diapason de ses va-et-vient. John Hastings a évoqué la possibilité que son maître ressemble à un mulet. Selon moi, il se rapprocherait plus d’un bourrin pendant la saillie.
Même si j’en meurs de honte, je ne peux m’empêcher de scruter Lord Fentington avec un mélange de curiosité et d’excitation. Ses épaules sont larges, sa taille fine. Sa peau tendue sur ses muscles bombés possède la couleur de l’ambre. À ma connaissance, les aristocrates sont blancs comme du lait. Il se présente de dos, mais j’en vois assez pour deviner chez lui un tempérament fougueux. Je n’aurais jamais cru un fils de duc capable d’autant d’ardeur amoureuse. Les gémissements qu’il arrache à la prostituée en témoignent.
Seigneur tout-puissant ! Pourquoi ne m’enfuis-je pas loin d’ici ? Dieu seul sait ce que peuvent déclencher chez moi de telles visions. Sans parler des grognements rauques que fait entendre ce démon ! Des années durant, et au prix d’une activité physique intense, j’ai lutté pour étouffer le feu qui me dévorait de l’intérieur. À la manière d’une véritable lady, je me suis appliquée à rester maîtresse de mes sens. Mes longues promenades à cheval n’avaient parfois d’autre but que de me calmer. De toute évidence, mes efforts ont échoué.
Voilà que la simple vue de ce libertin réussit à me tremper d’un frisson de désir. Je devrais sortir de cette cabine aussi vite que j’y suis entrée. Oh, et puis non ! Pourquoi se priver d’un tel spectacle ? Ce gredin n’avait qu’à verrouiller sa porte. Troublée à l’extrême par cette virilité à l’état brut, je contemple ses fesses. Lesquelles se meuvent avec tant de détermination que j’en suis toute retournée.
— Bon Dieu ! Mais il ne faut pas vous gêner, tonne une voix rocailleuse.
C’est celle de Lord Fentington qui vient de s’apercevoir de ma présence et qui interrompt son activité. Dévisagée par deux paires d’yeux, j’émerge lentement de ma torpeur. Apparemment furieuse, puisqu’elle ne cesse de maugréer, la prostituée – une blonde pulpeuse – se dépêche de remettre de l’ordre dans sa tenue. Tandis que son client retire une sorte de chaussette de caoutchouc de son sexe encore fièrement dressé, elle me foudroie du regard.
— Arrêtez de vous rincer l’œil ! Je déteste qu’on s’invite aux festivités sans y avoir été convié, ajoute Lord Fentington, cassant, qui remonte son pantalon.
Depuis que je fais l’objet de toutes les attentions, je me suis figée. Un rire nerveux, coincé dans ma gorge, m’empêche de répliquer. En l’absence de répartie, je risque fort de me retrouver en fâcheuse posture. Car si mes vêtements masculins me confèrent une complète liberté, ils ne me prémunissent pas contre un mauvais coup. D’autant que Lord Fentington serre les poings et qu’il semble décidé à en découdre. En revanche, un tel accoutrement me donne toute latitude pour l’examiner sans vergogne.
Maintenant qu’il me fait face, je reconnais en lui le jeune homme arrogant rencontré dans mon adolescence.