Nos peines indicibles de Marjorie Levasseur

22 mai 2020 0 Par rachel

Parution : 22 mai 2020

Nb pages : 312

4^ème de couverture

Il est des blessures qu’on préfère taire parce que trop douloureuses, des silences qui se font assourdissants et des fossés qui se creusent pour devenir des abîmes…

Léna était une adolescente qui avait tout pour être heureuse… en apparence. Une apparence qu’elle a voulu conserver pour sa mère, ses amis, jusqu’à ce que sa peine devienne si insupportable qu’elle ne puisse plus faire semblant et finisse par commettre l’irréparable.

Agathe est infirmière scolaire et vient de s’installer à Grenoble avec sa fille pour prendre un nouveau départ, panser ses plaies et oublier la fin désastreuse de son mariage avec Thomas.

En arrivant dans le lycée où a eu lieu le drame, la jeune femme ignore totalement dans quelle mesure son existence s’en trouvera bouleversée. De surprises en déceptions, de rencontres en révélations, rien ne sera plus jamais pareil.

Pour Agathe, comme pour les proches de Léna, il y aura un AVANT et un APRÈS…

Mon avis

Tout d’abord, je tenais à remercier Marjorie Levasseur pour ce Service Presse.

Depuis que j’ai découvert cette auteure, il y a un peu plus d’un an, c’est toujours avec énormément de plaisir que je me plonge dans un de ses livres. Dès les premières pages, on reconnaît sa plume. Une écriture soignée et fluide qui aborde toujours des sujets délicats avec douceur et sensibilité (suicide et son impact psychologique sur les proches, divorce, mort, trouble du comportement alimentaire…). Des sujets qui ne peuvent nous laisser indifférents, qui nous touchent. D’autant plus, que les personnages ou l’histoire collent à la réalité. Donc il est facile de s’immerger dans « Nos peines indicibles ». Dès le prologue, Marjorie Levasseur captive notre intérêt qui est maintenu jusqu’à la fin. Car les informations, découvertes et rebondissements arrivent au fil des pages. Clairement, une fois que l’on a commencé notre lecture, difficile de s’en détacher.

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Dix-huit mois plus tôt, un grain de sable est venu éclater la petite bulle de bonheur, dans laquelle la famille Jugnon s’épanouissait. La trahison de Thomas a été la goutte de trop et Agathe a demandé le divorce. Afin de tourner la page, elle a demandé sa mutation et a décidé de mettre plus d’une centaine kilomètres avec son ancienne vie. Cela s’avérait une nécessité pour elle. Même si abandonner sa maison en banlieue lyonnaise a été un crève–cœur.

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Seulement, à ce moment-là, elle n’avait pas été trop regardante, et elle n’avait pas eu toutes les cartes en main concernant son futur poste. Mais rapidement, elle va se rendre compte qu’on lui dissimule quelque chose et elle va mener son enquête. Même si elle a l’impression que c’est la loi du silence dans cet établissement, elle ne va rien lâcher, jusqu’à démêler tous les nœuds.

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Dans quel monde d’indifférence et d’égoïsme vivait-on aujourd’hui pour ne pas s’apercevoir de la détresse d’une adolescente ? Comment se faisait-il que sa mère, ses amis, pourtant très attachés à elle, soient passés à côté de son désarroi ? […]

Pourquoi ne rien dire, ne pas demander de l’aide aux gens qu’elle aimait ? Avait-elle peur de quelque chose, de quelqu’un ?

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Personnages :

Agathe Jugnon — Mac Tavish est la nouvelle infirmière du lycée. Cela fait déjà 15 ans qu’elle exerce ce métier. Tout d’abord, elle l’a débuté dans un service psychiatrique hospitalier, durant 7 ans. Puis, elle a été infirmière scolaire dans un collège. C’est une grande maniaque du rangement, la reine du self-control. Quand tout va de travers pour elle, une seule chose la calme, écouter du heavy metal à s’en briser les tympans. Sa réserve peut la faire passer pour une personne froide et bêcheuse. Toutefois, c’est quelqu’un de généreux, passionné, aussi bien dans son travail que dans l’intimité.

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Lily Jugnon, 6 ans, est la fille d’Agathe et Thomas. C’est une fillette indépendante, un peu solitaire et très mature pour son âge. Elle détecte les mensonges à cent mètres et ne supporte pas d’être le centre de toutes les attentions. La séparation de ses parents est difficile à vivre pour elle. D’autant plus qu’elle se rend bien compte que tous deux souffrent de cette décision.

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Monsieur Dalembert est le directeur du lycée François Ravaillac. C’est un homme d’une cinquantaine d’années aux cheveux gras et grisonnants et au ventre bedonnant. Un personnage détestable, au comportement aussi irresponsable que dédaigneux. Il fait régner la terreur parmi ses ouailles.

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Thomas Jugnon est le mari d’Agathe. Ils s’étaient connus alors qu’il était un des patients d’Agathe. Mais leurs rapports n’ont changé qu’à partir du moment où la relation soignant-patient n’a plus existé. Pour lui, il est impossible de tirer un trait sur ses 14 années d’amour. Il est conscient d’avoir commis des erreurs, mais il refuse que son mariage soit réduit en cendres.

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Chloé Pacier a du mal à faire face depuis la tragédie, elle est en plein stress traumatique. En plus de s’être isolée de ses amis, elle doit composer avec ses troubles du comportement alimentaire. Cependant, elle fait son possible pour que son père ne remarque rien afin de ne pas l’inquiète.

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Sacha Pacier est le père de Chloé. La mort de sa femme, et donc la mère de Chloé, 3 ans plus tôt, les avait rapprochés. Ils avaient tous deux le même sentiment de culpabilité, de ne pas avoir été au côté de l’être cher au moment fatidique. Seulement, depuis Léna, les choses changeaient. Ils ont une physionomie à la fois douce et sauvage qui les rend attirants. Il « voulait se montrer inébranlable, alors que sa fragilité transpirait par tous les pores de sa peau. » Sera-t-il à nouveau capable d’ouvrir son cœur à l’amour ?

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Lucas Thuel a toujours était le confident de Léna. Ils se connaissaient depuis la maternelle. Ils étaient comme frère et sœur. Et pourtant… il n’avait rien soupçonné, à aucun moment. C’est un pacifiste né qui recherche le dialogue avant tout.

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Capucine Valade a un caractère entier et ne mâche pas ses mots. C’est une jeune fille passionnée qui s’emporte facilement. Cependant, elle a un cœur immense et fait ce qu’il lui dicte, ce qui peut avoir ses défauts…

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À travers « Nos peines indicibles », Marjorie Levasseur va aborder différents thèmes de société et nous délivrera aussi quelques messages. Comme l’importance de la communication entre les individus, savoir se parler à cœur ouvert, s’écouter et ne pas laisser des silences ou fausses croyances s’interposer. Nous alternerons les points de vue sur différents personnages, et cela nous permettra de bien comprendre la mécanique de chacun. L’histoire est bien construite et nous fera passer par diverses émotions. Il n’y a pas de temps mort, l’auteure a su ménager le suspens et les pages défilent bien trop vite. J’ai passé un très bon moment de lecture. Une superbe histoire. Un coup de cœur. Et cet ouvrage confirme que je suis toujours une grande fan de la plume de Marjorie Levasseur.