Juste avant de disparaitre de Théo Lemattre

Juste avant de disparaitre de Théo Lemattre

30 avril 2019 0 Par rachel

Parution : 01 mai 2019

Nb pages : 180

Résumé

Chaque nuit, Sÿdan fait cet horrible cauchemar

Depuis sa greffe de cœur, la jeune écrivaine est à bout. Elle ne trouve pas le sommeil. Tout son être est en constante évolution.

Ces rêves, ces flashs qui lui viennent spontanément en tête

Sÿdan en est presque certaine, cette greffe de cœur la relie à un meurtre commis dans les années soixante-dix.

Armée de courage, elle décide de mener de front cette enquête qui la conduira aux portes de son existence en retraçant l’incroyable vie de son donneur.

Entre vérités, mensonges et petites trahisons, Sÿdan sera remuée dans ses souvenirs les plus profonds et mise à rude épreuve. Dans cette course contre le faux et ses démons, elle comprend vite que seules deux issues sont possibles : l’ombre ou la lumière.

Et si la vérité était tout près d’elle, depuis le début ?

Mon avis

Je tenais tout d’abord à remercier Théo Lemattre pour ce Service Presse.

Comme je l’avais déjà mentionné dans de précédentes chroniques, Théo Lemattre est un jeune auteur éclectique. Et c’est un fait encore confirmé avec « Juste avant de disparaitre ». Il a voulu changer de genre, et qu’il soit un peu plus noir. Peut-être l’est-il dans son fond, mais avec la fin qu’il nous a écrite … cela n’est que du bonheur. La formule magique du bonheur ?

Sa plume est reconnaissable et, quel que soit le sujet, il est toujours traité avec sensibilité. Tout au long de notre lecture, il nous amène à nous remettre en question et beaucoup de messages nous sont transmis.

J’ai adoré tout ce mystère qui se révèle page après page. L’intrigue est tellement bien ficelée qu’elle nous tient en haleine jusqu’à la dernière page. Et je dois avouer que c’est un coup de cœur pour moi, même sans romance en trame de fond. Qui lut crut ?

***

Décembre 1973, Sarah a 7 ans et habite avec ses parents en banlieue, à Aulnay-sous-Bois, dans un quartier où tous les pavillons se ressemblent et où tout le monde se connaît. Elle ne se sépare jamais de son doudou, Poupou, un lapin qui ne ressemble plus à grand-chose.

À ce moment-là elle ne se doute pas que « dans quelques heures, démarrera pour elle le calvaire qui durera toute sa vie ».

Dans sa famille, quelque chose va mal, et un drame terrible va se produire …

***

Puis nous découvrons Sÿdan et ses angoisses nocturnes. Depuis qu’elle a eu sa greffe du cœur, elle fait toujours le même cauchemar. Et, ni la présence de son mari ni ses entretiens avec son psy n’arrivent à la soulager.

Ce qui la terrifie le plus, ce n’est pas le rêve en lui-même, mais la sensation qu’il en résulte. Elle a la désagréable sensation d’être quelqu’un d’autre.

En tant qu’auteure, elle n’est déjà pas facile à vivre pour sa famille quand elle est en période créative. Car elle prend trop à cœur ce qu’elle écrit et oublie de mettre une certaine distance entre elle et ses personnages. Elle vit ses histoires.

Mais ses nuits difficiles vont encore plus compliquer la vie de cette famille. Et l’arrivée de colis étranges n’arrangera pas la situation.

Encore moins lorsqu’elle va se rendre compte qu’ils ont un lien avec ses cauchemars. Mais est-ce vraiment des cauchemars ? Des visions ? Des souvenirs ?

***

Elle sent que ce nouveau cœur qui bat en elle a quelque chose d’important à lui dire, et qu’il n’aura de cesse de la tourmenter jusqu’à ce qu’elle trouve le fin mot de l’histoire.

Mais son couple, sa famille y survivra-t-il ? Est-ce que cette quête ne sera pas sans danger pour elle ou les siens ? Peut-être que déterrer le passé n’est pas la solution …

***

Notre lecture s’alternera entre des passages auprès de Sarah quelques années avant ceux abordés aux côtés de Sÿdan.

Chaque changement de scènes nous laissera un peu plus sur notre faim. Au fil des pages, nous en apprenons plus, mais cela nous rend encore plus curieux et avides d’en savoir plus.

Bien que Sÿdan ne puisse imaginer sa vie sans son mari et ses 2 filles, elle passe son temps à les fuir. Et cette affaire ne fait qu’envenimer les choses. Mais pourrait-elle aussi lui ouvrir les yeux ? Pourtant tout laisse à penser que ces 2 situations sont incompatibles. Arrivera-t-elle à trouver une solution ?

Les personnages :

Sarah est la fille de Victor et Gwen. Lui, il travaille dans une usine Citroën où il fabrique des pièces de voiture. Sarah le voit de plus en plus comme un étranger violent et cruel. Sa mère est vendeuse VDI pour une société qui vend des boites en plastique. Elle a un regard exceptionnel et pétillant, mais qui s’éteint petit à petit.

Sÿdan est une « éponge émotionnelle » et tout la terrifie la nuit quand il fait noir. C’est une jeune femme forte et sensible à la fois et instinctive. Elle est mariée à Éric avec qui elle a 2 petites filles, Lou et Anne, de 7 et 9 ans.

Clarisse et Lucien sont les parents de Sÿdan. Avec eux, cela a toujours été le dialogue et l’écoute avant tout. Lui, il était prof de math et elle, elle travaillait dans l’édition.

Madame Ferozzi est un peu la mère de substitution de Sarah. Le foyer auprès duquel elle aime se rapprocher lors de ses fugues.

Fred est un SDF venu en aide à Sarah qui voit en lui un mentor.

un type qui en a pris plein la gueule et qui reste quand même debout, en désespoir de cause. Il est complètement exclu d’une société qui ne veut et ne voudra jamais de lui et pourtant il est là, vivant, et avec presque toutes ses dents. 

***

À plusieurs moments de ma lecture, je me suis demandée si les travers d’écrivain de Sÿdan ont été inspirés par ceux de Théo ? 😃 Ne serait-il pas comme elle ? Il embrouille le lecteur, le mets sur de fausses pistes le trompe, et puis, à la fin, il le surprend avec une prise de judo littéraire. 🤣. J’ai vraiment adoré cette histoire qui nous emporte dans différentes réflexions, et tous les messages transmis au travers de notre lecture comme : le fait que les erreurs de nos parents ne doivent pas plomber notre avenir, qu’il faut savoir passer au-dessus ; cultiver notre jardin intérieur ; profiter de notre entourage et de la simplicité de la vie. Et n’oublions pas cette superbe intrigue, elle va maintenir notre cerveau en alerte et vigilance constante. Un autre genre pour Théo Lemattre que je valide haut la main, je vous le recommande.

Sÿdan comprend que les liens qui unissent les gens par le sang ne sont pas incassables et que le seul vrai lien qui soit est celui du cœur. Celui qui fait que nous nous aimons les uns les autres, sans barrière héréditaire, sans barrière de sang, sans barrière de couleur, sans barrière de langue.

 

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